La vérité et autres mensonges

"A un moment ou un autre, le soleil se couchera et on se rendra compte que je n’existe pas."

"Je ferai tout pour que tu sois fière de moi."

C'est terminé. J'ai eu ma conclusion, je sais maintenant que ce n'est plus la peine d'espérer que les choses soient un jour différentes avec M. Ce n'était pas prévu, mais j'ai eu envie d'aller la voir mardi, alors j'y suis allée sur un coup de tête, et elle m'a à peine regardé, elle ne m'a même pas dit "bonjour", et elle m'a ignoré jusqu'à ce que je parte. Je n'ai pas compris. Je n'ai pas compris pourquoi elle m'a traitée comme si je lui avais fait une crasse. Cette froideur, cette façon de ne pas me regarder... je ne l'avais jamais vue comme ça. Non vraiment, je ne comprends (...)

Hate

Hier soir, j'ai réalisé que je déteste beaucoup de monde. Moi y compris. Et puis j'ai commencé à faire une liste mentale des raisons qui me font ressentir cette haine. Elle est énorme, cette liste. Dans la colonne qui me concerne, je peux dire aujourd'hui que je me déteste de ressentir ces sentiments envers M. Ou encore que je me trouve tellement nocive que je préfère tout faire pour éviter les gens, ces derniers temps. Jusqu'à maintenant, mes emmerdes au niveau de mes émotions ou de ma dépression n'avaient pas atteint mon lien avec les animaux. Peu importait que je me sente (...)

Une autre histoire

Il y a comme un vide, comme un truc qui s'est effacé. Depuis que je ne vois plus M, je suis passée par pas mal d'émotions... Est-ce que c'est un signe que j'ai enfin surmonté les choses ? Je ne me sens pas plus soulagée, pourtant. Je n'ai plus ces moments-là, ces moments où je pouvais être moi-même avec quelqu'un. Parce que personne d'autre n'est comme elle. Alors, si je ne la vois plus, ce n'est pas seulement elle que je perds... mais également ce que j'avais quand j'étais avec elle. Ou plutôt, ce que j'étais. Il y a un vide, c'est vrai. Pourtant, quand on me regarde, on (...)

Time to say "goodbye" ?

Je n'en suis pas sûre, mais je pense que j'ai encore fait une connerie, moi... Impossible de résumer ce qui m'a travaillé l'esprit pendant ces derniers mois, c'est beaucoup trop dense. Donc je vais juste parler de ce qui s'est passé aujourd'hui, enfin ce matin. J'avais rendez-vous avec M. Et je voulais lui dire que ce serait le dernier. La phrase qui me restait en tête et que je voulais dire c'était : "Je ne veux plus être dans ce bureau à te raconter mes emmerdes avec l'alcool, je préférerais qu'on aille se boire un café et qu'on soit libre de parler de ce qu'on veut." Sauf que (...)

Comment survivre... ?

Les dernières galères de ma vie : rechute passagère avec l'alcool, recherches d'appartements infructueuses, pas de réponse à mes candidatures, des sentiments non réciproques, et le retour de mon abruti de paternel. Maintenant, la grande question c'est de savoir si, et surtout comment, je vais bien pouvoir survivre à tout ça. Je ne peux pas compter sur M pour me soutenir, même si elle en a les compétences et que je sais que mon cas l'inquiète. En fait, il faudrait même que je fasse l'inverse : je devrais lui montrer que je n'ai pas besoin d'elle. Parce que sinon, elle va croire (...)

Encore une erreur

Rien n'a changé. J'avais besoin d'y croire, pourtant. J'avais besoin d'espoir. Alors j'ai espéré. Ce n'est pas nouveau, pour moi. Mais la chute fait toujours aussi mal. J'ai cru que, pour une fois, j'avais un peu de chance, que j'avais réellement réussi à avancer. J'ai plané dans la confiance et le bonheur pendant une semaine. Et puis, il y a eu cette discussion avec M... Je me suis faite rejetée. En fait, ce n'est pas tout à fait ça, mais c'est comme ça que je le ressens en tout cas. Parce que maintenant je ne me sens plus capable d'espérer. (...)

Essayer de changer les choses

Une nouvelle année est supposée être un nouveau départ, l'occasion d'apporter du changement. J'ai beau faire, je ne suis pas sûre d'arriver à changer. Autre coupe de cheveux, quelques nouveaux vêtements, lire des livres que je ne connaissais pas, écrire à propos de ce que je n'avais jamais imaginé jusqu'à présent... c'est autant de choses qui représentent le changement dans ma vie. Alors pourquoi ai-je l'impression d'être encore et toujours la même ? Je n'étais pas certaine d'offrir à M un cadeau, pour Noel. Après tout, c'est plus une fête de famille, où l'on offre des (...)

Troubles alimentaires

Super. Je n'avais sûrement pas assez de problèmes, n'est-ce pas ? Je sais depuis longtemps que j'ai un soucis, par rapport à mon poids ; je complexe sur mon ventre depuis une bonne dizaine d'années. Peu importe à quel point on a pu me dire que c'était idiot, je n'arrive pas à voir les choses autrement. Pour moi, mon bide est gros, moche, une sorte de brioche difforme, un truc gênant que je voudrais faire disparaître. Et le pire, c'est que j'ai fini par relier ça au fait que je ne suis pas une personne désirable. Après tout, personne ne me l'a jamais dit, personne ne m'a jamais (...)

L'appel

Il y a deux jours, j'ai cédé. Je n'en pouvais plus, de lutter. J'ai eu envie de boire toute la journée, j'ai fait tout ce que j'ai pu pour y échapper, pour m'occuper l'esprit, mais... le soir, je suis partie acheter un pack de six bières et j'ai tout bu. Les souvenirs de mes soirées alcoolisées me torturaient. Et la nostalgie du "moi bourré" a eu raison de ma volonté de rester sobre. Après coup, j'ai eu honte, bien sûr. Le lendemain, je me sentais nauséeuse et déçue de moi-même. Je n'ai pas réussi à résister à cet appel, l'appel de l'amusement facile, l'appel de l'oubli... (...)

Premiers pas

J'ai... beaucoup de choses à dire. Tout d'abord, je peux maintenant faire un bilan de ma période de sevrage à l'hôpital et de la post-cure qui a suivi ; je rentre chez moi mardi prochain. Bien sûr que ça n'a pas été facile à vivre. Cependant, j'en ai retiré des pistes, de petits morceaux d'espoir, de quoi tenter de m'améliorer. Alors je n'aurai pas fait tout ça pour rien, finalement... Il va falloir que je recommence à vivre. Cette parenthèse s'achève, et les responsabilités vont me retomber dessus. Mais ce n'est pas ça qui m'inquiète. Ma relation avec ma mère m'angoisse (...)

Pas une bonne idée

Je commence à croire que de venir en cure n'était pas du tout une bonne idée. Chaque jour, je me répète que tout ira mieux que la veille, que je réussirai à avoir une journée entière sans pensées sombres et suicidaires. Et chaque jour, rien ou presque ne se passe comme je le veux. Chaque jour, je continue de ressentir ce dégoût, cette haine pour cet endroit. L'hypocrisie des gens qui sont ici... Avant, je détestais les dimanches. Ainsi que les jours fériés. Parce que les magasins sont fermés, que presque rien n'est ouvert, que personne n'est dehors, qu'on croirait que les (...)

Aucune idée de ce que je fais ici

Alors, petit récapitulatif depuis mon dernier écrit... J'ai passé des jours à entendre les gens "proches" de moi me dire des choses comme "après ça, tu verras, tu auras plein d'énergie, plein de projets, tu seras guérie", avant d'enfin pouvoir les quitter et commencer mon sevrage. Pourquoi ils ont eu besoin de me dire ces trucs-là ? Je pense que c'était surtout pour se rassurer, eux. Parce que moi, à part me foutre la pression, me gêner, et me mettre hyper mal à l'aise, ça m'aidait pas du tout. Bref, donc j'ai atterri à l'hosto. Et c'était bien plus sympa que ce à quoi je (...)

Préparer mon exil

Dernier rendez-vous avec M avant un long moment. Ce matin, j'ai eu envie de la remercier, comme si je n'allais plus jamais la revoir. Finalement, je n'ai rien dit. Je me suis contentée de la regarder, de fixer mon regard dans le sien, de la regarder jusqu'au dernier moment, jusqu'à ce que la porte se referme et nous sépare. Ensuite, je suis partie, j'ai marché quelques mètres, puis je me suis retournée et j'ai fixé le premier étage du bâtiment, là où se trouve son bureau. "A bientôt. Je ferai tout pour que tu sois fière de moi. Et qu'un jour, je sois fière de moi, moi aussi." Ce (...)

"Le dernier jour d'un condamné."

Je me souviens l'avoir lu, quand j'étais encore à la FAC. Je me rappelle à peine de l'histoire de ce livre. C'est seulement le titre qui me hante de façon étrange, depuis que je sais avec certitude la date de mon entrée en centre de cure. Il y a désormais 8 personnes au courant de mon problème d'alcoolisme. Et c'est 8 personnes de trop. Au fond de moi, il y a toujours cette voix en colère qui trouve cela agaçant, qui s'insurge, et qui continue à hurler que j'aurais dû trouver le moyen et la force de me débrouiller seule avec mes démons. Alors, aller en cure, c'est admettre ma (...)

"Je suis une alcoolique."

J'ai mis énormément de temps avant de pouvoir dire ces mots à voix haute. J'ai d'abord essayé de les prononcer seule, devant le miroir, sans me juger. Je ne suis toujours pas certaine d'avoir vraiment réussi cette étape-là... Ensuite, je l'ai énoncé lors de mes rendez-vous au Centre. Je l'ai finalement avoué à ma famille. Et maintenant, je dois vivre avec cette vérité. Parfois, c'est un poids. Parfois, je l'assume presque fièrement, comme si c'était une bonne chose, que j'avais de quoi me vanter. Récemment, j'ai même découvert que cela peut m'être utile dans certaine (...)

Pas grand chose

Rien ne bouge ou presque. Toujours vivante. Toujours handicapée de la main droite à cause de ma fracture qui met trois plombes à guérir (si elle guérit un jour...). Envie de pleurer tous les jours. Même si je sais que fin octobre, j'irai en cure, je continue à déprimer. J'ai toujours peur, même si ce n'est pas forcément des choses dont j'avais peur avant. J'ai mal. Mal au cœur. J'ai mal parce que M ne m'aime pas et ne m'aimera jamais. J'ai mal parce que je ne sais pas comment m'aimer. Comme je le disais... ce n'est pas grand-chose. (...)

Fêtes

J'ai envie de rien. Pourtant, ce mois-ci, on va fêter mon anniversaire. Et ensuite, y aura une soirée pour celui de Gabi, fin septembre. Après, il va y avoir aussi d'autres choses à célébrer, forcément d'autres anniversaires, ou simplement des gens que je connais qui auront envie de faire la fête. Et pour la première fois de ma vie, je déteste ça. Je déteste ces envies de soirées, de fêtes, et toutes ces personnes qui veulent que je sois là alors que j'en ai pas envie. Impossible pour moi de digérer l'info de mercredi. J'arrive pas à passer au-dessus. Je reste bloquée sur (...)

Inutile

Je le savais. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de le faire. J'ai rappelé M. Et... je n'ai pas su quoi dire. J'ai pleuré au téléphone, et je sentais bien qu'elle ne savait pas comment faire pour me réconforter. Alors, j'ai fini par me taire. Et je l'ai laissée me répéter : "courage, courage..." Mais je ne suis pas courageuse. Je ne l'ai jamais été... (...)

Celle qui apporte les mauvaises nouvelles

Je suis toujours vivante. Enfin, physiquement. Pour le reste, disons que je n'ai pas l'impression d'être en vie. Ma main droite va mieux. Mais je m'en fous. Ce n'est pas de ma main droite dont j'ai besoin, c'est d'un nouveau cerveau. Qu'est-ce qui déconne chez moi ? Un jour je vais plutôt bien et j'arrive même à rêver d'un avenir un peu sympa, et le lendemain je déprime à fond et la moindre chose peut me jeter plus bas que terre. M vient d'essayer de m'appeler. J'ai pas entendu l'appel, alors elle m'a laissé un message vocal. J'avais espéré que ce soit juste pour prendre de mes (...)

Vie entre parenthèses

Alors... je ne suis pas encore partie en centre de cure. En fait, j'ai juste terminé de constituer mon dossier, et maintenant, j'attends une réponse, qu'une place se libère. Super. Et en attendant, je fais quoi ?? Je n'ai pas écrit depuis un moment. Parce que je me suis pétée de os de la main droite. Mauvaise chute, mauvais rattrapage, mal à la main, doigts tordus, urgences et radios, hôpital, pose d'attelle, et... j'ai deux fractures qui vont mettre plus d'un mois à guérir. Là, je tape de la main gauche, ce qui est très très lent et très frustrant aussi, vu la vitesse à (...)

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