La vérité et autres mensonges

Fêtes

J’ai envie de rien. Pourtant, ce mois-ci, on va fêter mon anniversaire. Et ensuite, y aura une soirée pour celui de Gabi, fin septembre. Après, il va y avoir aussi d’autres choses à célébrer, forcément d’autres anniversaires, ou simplement des gens que je connais qui auront envie de faire la fête. Et pour la première fois de ma vie, je déteste ça. Je déteste ces envies de soirées, de fêtes, et toutes ces personnes qui veulent que je sois là alors que j’en ai pas envie.

Impossible pour moi de digérer l’info de mercredi. J’arrive pas à passer au-dessus. Je reste bloquée sur cette pensée : je n’irai pas en cure avant le 7 novembre. Alors, on peut comprendre que je n’ai pas très envie de m’amuser, hein ? Faut croire que non.
Ma mère vient juste de m’envoyer un texto pour qu’on aille boire un verre ensemble, ce soir. Comme si je ne lui avais pas dit hier à quel point je me sens mal. Comme si elle pouvait faire quelque chose pour que j’aille mieux. Comme si j’avais la moindre envie de traîner dans un bar en ce moment… Le truc, c’est que je crois savoir comment ça se passe, dans sa petite tête. Ma mère pense que si on sort toutes les deux, sa présence va m’empêcher de trop picoler, et donc, que c’est une super stratégie pour m’aider à devenir sobre. En vérité, si je cède et que je l’accompagne, je vais devoir supporter deux heures de stress intense, des conversations chiantes, une envie de me tuer parce que personne ne fait réellement attention à moi alors que je suis entourée de gens, et ma daronne qui va encore m’énerver rien qu’en ouvrant la bouche. Donc, comme pour le weekend dernier, je lui ai dit non.

Hier, j’ai réalisé que si je vais au centre le 7, ça veut aussi dire que je vais passer la semaine d’avant à l’hôpital, en sevrage. Et c’est là que j’ai compris ce que ça voulait vraiment dire. Je vais passer Halloween dans une chambre d’hôpital. Je vais passer Noel avec des gens que je ne connais pas dans un endroit qui, dans mon esprit, fera office de prison. Je vais passer le Nouvel An enfermée. Et je ne sortirai que le lendemain, ou encore un jour plus tard (les admissions sont le mardi, mais j’ignore le jour de sortie). Pas de fêtes de fin d’année pour moi, cette fois. Le pire, c’est que… je m’en fous. Tout ce qui comptait pour moi, c’était d’aller en cure le plus tôt possible. Le reste, rien à cirer.