La vérité et autres mensonges

← Retour au journal

octobre 2023

Pas grand chose

Rien ne bouge ou presque. Toujours vivante. Toujours handicapée de la main droite à cause de ma fracture qui met trois plombes à guérir (si elle guérit un jour...). Envie de pleurer tous les jours. Même si je sais que fin octobre, j'irai en cure, je continue à déprimer. J'ai toujours peur, même si ce n'est pas forcément des choses dont j'avais peur avant. J'ai mal. Mal au cœur. J'ai mal parce que M ne m'aime pas et ne m'aimera jamais. J'ai mal parce que je ne sais pas comment m'aimer. Comme je le disais... ce n'est pas grand-chose. (...)

"Je suis une alcoolique."

J'ai mis énormément de temps avant de pouvoir dire ces mots à voix haute. J'ai d'abord essayé de les prononcer seule, devant le miroir, sans me juger. Je ne suis toujours pas certaine d'avoir vraiment réussi cette étape-là... Ensuite, je l'ai énoncé lors de mes rendez-vous au Centre. Je l'ai finalement avoué à ma famille. Et maintenant, je dois vivre avec cette vérité. Parfois, c'est un poids. Parfois, je l'assume presque fièrement, comme si c'était une bonne chose, que j'avais de quoi me vanter. Récemment, j'ai même découvert que cela peut m'être utile dans certaine (...)

"Le dernier jour d'un condamné."

Je me souviens l'avoir lu, quand j'étais encore à la FAC. Je me rappelle à peine de l'histoire de ce livre. C'est seulement le titre qui me hante de façon étrange, depuis que je sais avec certitude la date de mon entrée en centre de cure. Il y a désormais 8 personnes au courant de mon problème d'alcoolisme. Et c'est 8 personnes de trop. Au fond de moi, il y a toujours cette voix en colère qui trouve cela agaçant, qui s'insurge, et qui continue à hurler que j'aurais dû trouver le moyen et la force de me débrouiller seule avec mes démons. Alors, aller en cure, c'est admettre ma (...)

Préparer mon exil

Dernier rendez-vous avec M avant un long moment. Ce matin, j'ai eu envie de la remercier, comme si je n'allais plus jamais la revoir. Finalement, je n'ai rien dit. Je me suis contentée de la regarder, de fixer mon regard dans le sien, de la regarder jusqu'au dernier moment, jusqu'à ce que la porte se referme et nous sépare. Ensuite, je suis partie, j'ai marché quelques mètres, puis je me suis retournée et j'ai fixé le premier étage du bâtiment, là où se trouve son bureau. "A bientôt. Je ferai tout pour que tu sois fière de moi. Et qu'un jour, je sois fière de moi, moi aussi." Ce (...)