C’est tout moi ça. Je ne suis jamais la personne qu’il faut, quand il le faut. Et j’ai un autre problème : je ne tombe jamais amoureuse de la bonne personne.

Plus de formation. Donc plus de temps libre, du temps seule, avec moi et mon fichu cerveau malade. La fameuse petite voix dans ma tête qui me répète que je suis moche, que mes idées sont débiles, que je ne suis douée que pour faire l’andouille dans les soirées, que je ne ferai jamais rien d’important de ma vie, que je suis seule et que je le resterai… cette voix-là n’est jamais partie. J’avais imaginé qu’elle avait disparu, que je ne l’entendrai plus. On dirait que je me suis trompée. Elle est toujours là, c’est seulement que j’avais réussi à l’ignorer pendant un moment…

Là, je sors d’un rendez-vous avec celle qu’on pourrait surnommer "ma psy spéciale sobriété". Bref, j’ai encore dit pas mal de conneries, et on a fini l’entretien par papoter tranquillement de nos vies, histoire de finir sur une note plus sympa. On fait toujours ça, depuis le tout premier rendez-vous. Je sais pas, c’est comme si on s’était toutes les deux mises d’accord sans parler, qu’on avait pensé que c’était une bonne idée. Et ça m’aide beaucoup, ces moments avec elle. En vérité, c’est sûrement la seule chose qui m’aide. C’est la seule personne qui m’aide. Est-ce pour cette raison que j’ai l’impression de m’être attachée à elle, de vouloir la voir tout le temps, de devenir proche d’elle ? "Tomber amoureuse des mauvaises personnes". Ce n’est pas une mauvaise personne, cette fois, mais une mauvaise situation. Les choses auraient été si différentes, si on ne s’était pas connu dans ces circonstances…

Je suis au fond du gouffre et mon unique source de bonheur se trouve être également ma pire torture. Super.