J’ai reçu un mail de mon ancien lieu de formation, quelque chose comme : "Je viens aux nouvelles, comment vas-tu, qu’est-ce que tu as pensé de la formation ?" Disons que je n’ai pas su quoi répondre. La partie facile, c’est de dire que j’ai arrêté la formation en plein milieu parce que ce n’était pas fait pour moi. Après, concernant la question de ce que je fais depuis… j’aurais du mal à écrire quelque chose qui ne soit pas déprimant.
Cette fichue question, hein. Ce que je deviens, ce que je fais de mes journées, comment je vais… Je me bats contre l’alcool, je fais des cauchemars toutes les nuits, je me sens déprimée quasi tout le temps, je n’ai aucune motivation. Voilà, ça résume plutôt bien les choses, je pense.

Avec M, tout a l’air plus simple. Quand on discute, je me rends compte que tout n’est pas horrible, qu’il me reste peut-être de quoi espérer. Elle ne cherche pas à savoir si j’ai des projets d’avenir, elle me laisse l’espace qu’il me faut pour exprimer ce que j’ai besoin de dire. Avec elle, je n’ai pas à me forcer, à faire semblant, à réfléchir avant de dire quelque chose ; les mots s’enchaînent naturellement, nos échanges sont harmonieux, même quand nous ne sommes pas d’accord sur un sujet.
Ce weekend, je vais aller camper. Seule. J’en ai parlé à M, et elle a trouvé l’idée géniale. Du coup, c’est parfait, parce que non seulement je vais le faire pour moi, mais aussi en pensant à elle. J’ai bien conscience que je ne dois pas la mettre au centre de mon univers. Mais disons simplement qu’elle a sa place dedans, une place que je ne décerne à personne d’autre. J’ai envie de me sortir de mon état dépressif, d’aller camper même si au départ c’est difficile de me bouger et de sortir de chez moi. Et je prendrai des photos, comme ça je les montrerai à M. Ce sera une sorte de preuve que, pour une fois, j’ai fait quelque chose de bien.

Ce que je deviens ? Franchement, j’en sais rien.