Quel weekend… Disons que j’ai encore un peu de mal à comprendre et à intégrer ce qui s’est passé. Entre camping sauvage seule, repas en famille, soirée au bar avec ma limite de trois verres d’alcool respectée, pour finir hier soir par un moment de confession entre ma mère et moi. Voilà, en gros, ce qui m’est arrivé.

Oui, j’ai enfin réussi à avouer à ma mère que je suis alcoolique. Et… elle s’en fout plus ou moins. Ce qui l’intéresse, c’est uniquement de savoir si je progresse sur la voie de la sobriété. En fait, elle ne veut pas entendre parler de mes problèmes, de mes moments difficiles, elle veut simplement se conforter dans l’idée que - je cite - "ce n’est pas comme pour les vrais alcooliques qui doivent rester abstinents toute leur vie". Super. Je crois qu’une part de moi regrette de lui avoir dit la vérité.

Sinon, j’ai fait du camping. Une nuit à la sauvage, entre rivière, montagne, buissons de ronces, moustiques, chaleur, pensées perturbantes et discussions avec moi-même. J’ai vraiment adoré cette aventure, non vraiment. J’en suis rentrée à moitié heureuse de l’avoir fait, et à moitié terrorisée parce que ce temps seule m’a presque fait tomber dans une crise de panique ; j’ai eu un instant où j’étais tellement confuse sur ce que je ressentais que j’étais entre le rire et les pleurs.

Donc, après ces deux épreuves particulièrement étranges à vivre, me revoilà dans la normalité banale de ma vie quotidienne. Ce qui consiste à résister à mes envies d’alcool, à mentir, et à continuer d’agir comme si je n’avais pas envie de mourir tous les jours. Vie de rêve. Décidément, c’est fou ce que je suis sarcastique, aujourd’hui…

M me manque. Bien sûr ; impossible de ne pas penser à elle et à ce qu’elle me dirait si elle savait ce que j’ai traversé ce weekend. J’ai hâte de la revoir. Avec elle, même mon mur de sarcasme et d’auto-dérision se casse. J’ai besoin de la revoir. Parce que nos discussions sont les seuls moments où je suis moi-même sans complexes, sans angoisse, sans colère, sans mensonges… Ce qui me fait brusquement penser à : qu’est-ce que je vais faire, une fois que je serai "guéri" de ma maladie d’alcoolisme et que je n’aurai plus de raisons de la revoir ?? ?