Nouvelle année, toujours la même
Ouais, disons que le Nouvel An ne m’a pas paru différent des autres jours. Et que je n’ai pas changé d’un poil. En résumé : j’ai réussi à ne pas boire jusqu’à vomir ou tomber au sol, j’ai dansé dans mon bar préféré, je me suis faite draguée par quatre personnes, j’ai dû donner mes chaussettes à une pote pour pas qu’elle doive rentrer pieds nus jusqu’à chez elle, je me suis endormie vers 5 heures du matin, et j’ai pas eu de gueule de bois le lendemain. Une soirée normale pour moi, donc.
Un autre rendez-vous ce matin avec AT, l’éducatrice spécialisée en addictologie que je vois maintenant depuis un mois et demi. Franchement, c’est énervant, parce que j’aurais aimé qu’on se rencontre dans un autre contexte, elle et moi. Et le pire, c’est qu’on aurait pu ! En discutant un peu, je me suis rendue compte que si j’étais allée au concert du groupe de mon frère cet été, j’aurais pu la rencontrer avant de me pointer à l’asso en traînant derrière moi mes casseroles d’alcoolique… Occasion ratée. Maintenant, AT en sait bien trop sur ce que j’appelle "mes démons" pour qu’on puisse devenir amies. Merci encore à ces forces de l’univers qui semblent adorer l’ironie autant que moi…
Je ne sais pas quoi lire, en ce moment. Rien ne trouve grâce à mes yeux, hormis les romans de Patricia Cornwell que je n’arrête pas de relire. Ah, et sinon, j’ai aussi renoué avec mes anciens jeux vidéos, et je passe des heures entières à y jouer. Faut bien trouver comment passer le temps quand on est insomniaque et qu’on ne sait pas quoi faire à part picoler… et qu’on essaye d’arrêter. Mon record actuel sans alcool, c’est 60 heures, j’ai calculé.
Je suis donc toujours la même imbécile qui est trop gentille qu’on utilise et qu’on délaisse dès qu’on a plus besoin d’elle. Enfin, je ne suis comme ça qu’avec quelques personnes, parce que j’essaye de réprimer cette partie de moi qui est trop gentille et qui fait confiance trop facilement. Il n’y a que de rares personnes à qui je n’arrive pas vraiment à résister, on va dire. C’est soit l’un, soit l’autre. Je suis utilisée ou alors j’utilise. Je finis même parfois par me dire que les interactions et relations entre les gens, ce n’est que ça ; on se sert des autres et les autres se servent de nous, et il n’y a rien de plus.
"En ce qui concerne la fabrication des chaises à cheval, laissez-moi vous dire / Il existe toujours un point faible… / Et c’est la raison, sans l’ombre d’un doute / Pour laquelle une chaise à cheval se rompt avant de s’être usée..." (L’instinct du mal, Patricia Cornwell)